2. Synchronisation des oscillateurs

Il est possible de modifier la fréquence d'oscillation (et le spectre de cette oscillation) d'un oscillateur sans agir sur ses composants mais en le synchronisant sur un autre oscillateur. Si la synchronisation se produit, sa fréquence et les propriétés de cette fréquence seront imposées par l'oscillateur synchronisant.

a. Le montage

Le signal délivré par l'oscillateur synchronisant est appliqué sur une entrée de l'oscillateur à synchroniser.

b. Le modèle

On peut représenter le montage par le même schéma que celui qui a été utilisé pour étudier l'effet d'une source de bruit. La source de bruit est remplacée par le signal de synchronisation e(t).

La mise en équation reprend les mêmes étapes :

i Référence : sans signal de synchronisation

Nous prenons comme état de référence pour l'oscillateur (indice 0) son état lorsque le signal de synchronisation n'existe pas (e(t)=0).

Le point représentatif de cet état est donné par l'intersection des deux lieux et :

La pulsation est , l'amplitude et le signal de sortie est, dans le domaine temporel :

ii Signal de synchronisation

Le signal de synchronisation est de la forme .

Nous nous plaçons dans le domaine temporel et supposons que la pulsation du signal de synchronisation est proche de la pulsation de référence et que l'amplitude instantanée de 'oscillation est proche de l'amplitude de référence (le signal de synchronisation n'apporte qu'une faible perturbation)

En présence du signal de synchronisation, le signal de sortie voit son amplitude et sa fréquence légèrement modifiées par rapport aux valeurs de référence, et on cherche s'il est possible que cette fréquence soit égale à .

,

est le déphasage entre le signal synchronisé et le signal de synchronisation.

Le circuit peut être décrit par l'équation :

soit :

ou :

Dans cette dernière relation, nous faisons l'approximation de remplacer A(V) par A(V0) et l'amplitude de s(t) par son expression de référence V0 à droite du signe égal :

Dans le plan de Nyquist, le membre de gauche de cette relation désigne un vecteur qui a son origine sur la courbe pour (c'est notre hypothèse) et son extrémité sur la courbe .

L'état instantané du système est donc décrit dans le plan de Nyquist par un vecteur issu du point et arrivant sur un point de la courbe et tel que la relation ci-dessus soit satisfaite. En particulier la longueur de ce vecteur est imposée :

La phase du vecteur se déduit du point imposé (sur la courbe B) et de la longueur imposé.

Il n'y aura de solution que si l'origine du vecteur peut être placée sur la courbe : dans l'exemple ci-dessous, il n'y a pas de solution : l'oscillateur ne peut être synchroniser. Il faudrait diminuer l'écart entre la fréquence de synchronisation et la fréquence de l'oscillateur livre, ou augmenter la longueur du vecteur en augmentant l'amplitude du signa de synchronisation.

En assimilant la courbe B à la perpendiculaire à l'axe réel, on peut écrire la condition de synchronisation

Cette relation donne la condition à satisfaire pour que la synchronisation puisse avoir lieu, qui fait intervenir la différence de fréquence et l'amplitude du signal de synchronisation comparée à l'amplitude de l'oscillateur libre. On constate que la synchronisation est plus difficile si le circuit sélectif possède un facteur de qualité élevé (élevé).

iii Conclusions

Ce modèle simplifié ne prend pas en compte les effets transitoires. Il permet cependant de prévoir le comportement de l'oscillateur synchronisé : ses écarts (fluctuations) de fréquence contenues dans la plage de synchronisation seront supprimées par la synchronisation si le signal de synchronisation est parfaitement stable. On peut donc s'attendre dans ce cas à un important affinement spectral.

Cette technique est en particulier largement appliquée pour améliorer les propriétés spectrales des lasers de puissance par synchronisation sur un laser de référence.